Carte Blanche

25 mars 2024

Régions frontalières suisses - défis, expériences, perspectives

Canton du Jura – une situation géographique avantageuse
Benoît Morel, Délégué aux affaires extérieures du Canton du Jura

La coopération transfrontalière ne se décrète pas, elle se cultive. Elle exige non seulement de la patience, de la ténacité mais aussi de l’audace. Les frontières, naturelles ou virtuelles, sont souvent vues comme des obstacles aux collaborations, mais en y regardant de plus près, elles constituent souvent une chance. Pour autant que la volonté de coopérer existe.

Cette volonté de coopération, le Canton du Jura l’a démontré dès son entrée en souveraineté en 1979. Il s’est engagé dans une politique de relations extérieures ambitieuse, inscrite dans sa Constitution. 

Aujourd’hui encore, la coopération jurassienne s’articule à géométrie variable, selon les opportunités, sans a priori géographique ni linguistique. Le Jura a la chance de faire partie de plusieurs espaces de coopération : le Rhin supérieur avec les autres cantons de la Suisse du Nord-Ouest, l’Aire urbaine de Belfort-Montbéliard, plus largement de l’Arc jurassien, et enfin de la Suisse occidentale. Le Jura a d’ailleurs la particularité de partager une frontière plus longue avec la France (121 km), qu’avec les autres cantons suisses.

Comment, alors, saisir pleinement les opportunités que nous offre cette position géographique privilégiée ?

Plusieurs ingrédients sont essentiels. Tout d’abord, il est primordial de cultiver l’interconnaissance et la confiance, de renforcer les liens institutionnels, mais aussi de favoriser la mobilité des personnes et des idées.

Pour y arriver, une expression politique régulière des priorités de coopération est nécessaire. Le Jura vient d’ailleurs de convenir d’une nouvelle feuille de route pour les deux prochaines années avec ses voisins alsaciens et en fera bientôt de même avec le Territoire de Belfort. L’objectif est de travailler ensemble au développement de collaborations dans différents domaines tels que l’économie circulaire, la mobilité, le tourisme, la transition écologique, la gestion de l’eau et de la faune sauvage, la culture ou encore notre patrimoine historique commun.

Reste la dernière clé du succès, déterminante pour mener ces collaborations transfrontalières : les moyens financiers. Plusieurs fonds de coopération existent sur les différents territoires frontaliers. A commencer par les programmes Interreg, essentiels pour les projets structurants. D’autres outils ont été développés par les collectivités publiques, à l’exemple du Fonds de coopération culturelle entre le Canton du Jura et le Territoire de Belfort, ou encore le Fonds de soutien aux petits projets transfrontaliers de l’Arc jurassien.

Avec la Carte Blanche nous offrons aux professionnels une plate-forme, où ils peuvent donner des impulsions sur la coopération transfrontalière et exposer leurs visions sur le développement dans le Dreiland. En 2024 nous publions des articles au sujet « Régions frontalières suisses - défis, expériences, perspectives »


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